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Le potoLab
Les aventures d'une designer



Guidage, une première expérience [2]
| Mobilité urbaine | Mots clés : guidage, UX design, observation

Cet article est le deuxième de ma série d'articles où je vous présente les étapes de l'étude que j'ai menée avec mon équipe ces derniers mois. Si vous ne l'avez pas lu, je vous conseille fortement de lire l'article précédent.

Après avoir analysé les outils d'aide au guidage existants j'ai décidé de tester par moi-même puis avec un ami le guidage dans les transports en commun. Dans cet article je vous présente ces premières expériences de guidage ainsi que mes conclusions.
En design, il est courant que le designer se mette lui-même dans la situation de l'usager. En effet, se mettre dans la peau de celui qui va utiliser ses réalisations lui permet de prendre conscience de nouveaux enjeux. Cependant il ne faut jamais oublier que chaque usager est différent, que nous n'avons pas tous la même appréhension des transports et les mêmes capacités physiques et intellectuelles. Tester soi-même n'est jamais suffisant. C'est pourquoi, j'ai aussi fait appel à un ami pour voir, extérieurement, comment il se débrouillait.

Premier trajet

Une heure avant mon trajet

Je suis au bureau, j’utilise Citymapper sur mon téléphone pour connaître les trajets conseillés et le temps global. De ma propre expérience, je sais que j'arrive toujours plus tôt que les prévisions de mon app.

Juste avant de partir, je ne revérifie pas mon app car je sais que le métro a une fréquence haute de passage et que je n’aurais pas à patienter. Sur mon trajet, j’écoute un podcast.

Moment 1

J’arrive devant la bouche de métro, je sais que je dois entrer par le bon escalier en fonction de mon terminus. Dans la station, je regarde le panneau affichant le temps d’attente puis, je me positionne à l’endroit du quai où il y a le moins de personnes.

J’entre dans le métro et cherche une place assise car c’est plus simple pour écrire sur mon téléphone et j’ai le temps !

Dans le métro
En entrant dans le métro

Charpennes, les gens descendent je me glisse sur une place proche de la porte afin de ne pas être collée contre des inconnus (souvent masculins et suants). À Hôtel de Ville je vois une personne âgée entrer dans le métro, je lui propose ma place et reste debout avec mon podcast.

Moment 2

J’arrive à ma première correspondance. Je connais par cœur cette station donc, je me dirige vers le métro suivant, perdue dans mes pensées. Je connais l’endroit du quai où il y a le moins de monde.

Moment 3

J’arrive à ma deuxième correspondance. D’ici je sais que de nombreux bus peuvent m’emmener à ma destination. Je regarde l’écran pour connaître le bus avec le moins d’attente puis, je me dirige vers ce dernier.

Station
En arrivant à la station

Je vais sur le quai du bus 14 et je monte dans le bus. Je m’assois à côté d’une dame. Je jette un coup d’œil au petit écran LCD dans le bus qui affiche « départ proche ». Je connais les arrêts et le chemin, je repère les stations pour appuyer au bon moment sur le bouton « arrêt demandé »

J’arrive enfin à ma destination ! Je me rends compte que mon trajet m’a pris 35 min au lieu de 40 min, ma prévision était bonne.

Second trajet

Quelques jours après ma première expérience de guidage je retrouvais Valentin, un ami parisien, à la gare de Lyon.

Valentin à la gare
Valentin m'attendait à la gare.

Avant de partir

Je lui donne notre destination, rue Edouard Herriot à Maisons-Alfort, et je l’observe.
Tout d’abord, Valentin active sa géolocalisation et ses données. Il sait qu’en gare de Lyon le réseau n’est pas top. Il ouvre l’application RATP mais n’arrive pas à entrer l’adresse. Il passe donc sur Google Maps. Le premier résultat passe par le RER D mais engendre un changement de zone (je n’ai pas d’abonnement), il choisit alors le deuxième résultat, plus long (28 min), le mémorise et ferme l’application.

Moment 1

Valentin sur le quai
Valentin attendant sur le quai

Nous arrivons sur le quai du métro 1. Il surveille qu’on est dans la bonne direction et se dirige au centre du quai, face à des portes.

Moment 2

Correspondance, il se dirige dans les couloirs grâce à la signalétique existante.

Moment 3

Peu avant d’arriver à la station de Maisons-Alfort, Valentin sort son téléphone, ouvre Google Maps mais se rend compte qu’il ne capte pas. Il décide alors qu’il sortira de la station avec le premier escalier qu’il rencontrera et qu’il activera ses données dehors.

Moment 4

Nous sortons de la station, Valentin a relancé ses données mais ça prend du temps. Il reste alors au milieu des escaliers à fixer son écran de téléphone jusqu’à ce qu’il ait le plan pour arriver à notre destination.

Nous arrivons à notre destination après 37 min, soit 9 minutes de plus que la prévision de Google Maps.

Conclusion

De ces premières expériences, j'ai extrait les moments où nous avons cherché une information :

  • l’arrivée sur le quai : la direction du métro (terminus), se positionner au bon endroit sur le quai
  • la correspondance : signalétique pour accéder au bon quai et ne pas se perdre dans les couloirs
  • dans le métro, avant d’arriver à la station : connaître la sortie de la station qu’il faut prendre
  • en sortant de la station : trajet à pied jusqu’à la destination

J’ai aussi appris à mes dépens l’importance d’une bonne documentation. En effet, je n’avais sur moi qu’un dictaphone qui a permis d’enregistrer nos conversations mais, je n'ai pas eu le réflexe de prendre en photo les outils utilisés (panneaux, application, etc.).

Ces premières expériences m'ont surtout permis d'établir les bases pour une étude à plus grande échelle. Prochaine étape : écriture d'un protocole d'étude pour réaliser des observations sur une dizaine d'usagers.


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